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Betty, de Tiffany McDaniel : Une souffrance poétique

25 October 2020

Quatrième de couverture

La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l’écriture : elle confie sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour toutes ses histoires n’en forment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler.

Mon avis

Betty est un de ces livres qui m’a appelée. J’ai aperçu sa couverture, d’abord sur les réseaux sociaux (via l’élogieuse critique de Nikita de la Librairie Flagey), alors quand je l’ai vu de loin en librairie, je n’ai pas pu m’empêcher de me précipiter pour l’attraper. Après les couleurs envoûtantes de la couverture, son poids a fini de me séduire. Oui, c’est un peu bizarre, mais la lourdeur de Betty m’a parlé, m’a réconforté et je n’avais plus qu’une envie : découvrir les histoires qu’il avait à me raconter. Ne vous méprenez pas, la lourdeur de l’objet n’est en rien annonciateur, malgré les sujets abordés, d’une lourdeur de récit, bien au contraire.

/!\ Le paragraphe suivant dévoile une partie de l’intrigue, sautez-le si vous ne voulez rien savoir !

Et pourtant, au début, j’ai eu peur. Assez rapidement j’ai senti venir l’inceste. La description d’un regard lourd de sens entre deux personnages et je me suis dit « Oh non, pas encore… » Pas encore, parce que j’ai la fâcheuse tendance depuis mon mémoire de master à ne lire que des essais et/ou des romans tournant autour des violences sexuelles. Parfois par choix, parfois par pur hasard. Pour Betty, c’était un hasard (même si la mention des secrets de familles en quatrième de couverture aurait pu m’alerter, et à un niveau plus ou moins inconscient je pense que je m’en doutais, mais bref, je m’étale !)

Mon intuition s’est confirmée au fil du récit mais je me suis surprise à ne pas m’ennuyer, à ne pas être accablée. La légèreté et la poésie des mots de Tiffany McDaniel, malgré la souffrance énoncée, donne envie de s’accrocher au livre, coûte que coûte.

 

« – Tu entends ? Toc-toc, toc-toc. Tu sais ce que c’est ce bruit ? Toc-toc, toc-toc. – C’est le battement de ton cœur. – C’est le bruit que fait l’oiseau en battant des ailes. – L’oiseau ? (Je pose la main sur ma propre poitrine.) Et qu’est-ce qu’il devient cet oiseau P’pa ? – Tu veux dire quand on meurt ? […] – Oui, P’pa, quand on meurt. – Eh bien, le cœur de verre s’ouvre, comme un médaillon, et l’oiseau s’envole pour nous conduire au paradis afin qu’on ne se perde pas en route […]. »

 

Cette envie de s’y accrocher, d’en lire toujours plus, est selon moi porté par Landon Carpenter, le père de Betty. Avec ses histoires magiques, ses mythes poétiques, il nous emporte dans une autre réalité. Il nous dit « Regarde le monde autrement, crois qu’il y a quelque chose de plus beau ». Sa vision du monde, de la vie et de la mort allège les difficultés traversées par sa famille, du moins pour le lecteur, et pour certains de ses enfants. Landon Carpenter rend la vie plus belle, plus lumineuse.

Bien sûr Betty n’est pas que doux, léger et envoûtant. Betty m’a aussi donné envie de pleurer, pour les drames familiaux et intergénérationnels autant que pour le drame des cherokees, et plus largement des peuples autochtones d’Amérique du Nord. Mes émotions ont voguées au gré de la vie de la Petite Indienne, portées par l’écriture aérienne de l’autrice.

Betty, c’est aussi une histoire résolument féministe. Le père de Betty nous dépeint, à travers l’histoire cherokee, la femme comme une figure puissante, imposant le respect, ainsi qu’un brin menaçante. Ses mots ressourcent, ramènent aux origines, donnent de la force et du courage. Rien de trop “illuminé” dans son discours non plus (auquel cas je n’aurais pas manqué d’en faire une petite critique), juste une profonde honnêteté, une tendance à la rêverie et une douce naïveté.

 

« Ce n’est pas le soleil qui fait pousser les récoltes, c’est l’énergie qui vient de vous trois. Imaginez ce que chacune de vous peut faire pousser avec le pouvoir qui est en vous. »

 

D’un point de vue sensoriel, ce roman a continué à me séduire tout au long de ma lecture avec la douceur du papier. Oui, encore une fois, c’est bizarre, et vous allez peut-être vous dire que j’abuse complètement mais j’avais besoin le dire !

Cette lecture a été un voyage et je ne peux que vous inviter à vous lancer.

 

« Les morceaux de papier se sont séparés de la cendre qui flottait en spirales dans le vent. Chaque fois que Papa klaxonnait, je répandais une poignée. Chaque fois, je ressentais la perte. Le simple geste d’ouvrir ou refermer la main m’épuisait. J’étais immobile, pourtant je gravissais la pente abrupte d’une montagne. »
BettycherokeeféminismeidentitélectureromanTiffany McDaniel
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Le temps de lire  / Romans  / Temps pour soi

Jeanne
Jeanne
Bruxelloise. Psychologue. Serdaigle. Intérêts du moment: la psychanalyse, le féminisme, les huiles essentielles et les pizzas.

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